Un spectacle au cœur de la capitale puis onze jours de compétition pour à nouveau convaincre: Paris lance mercredi soir ses premiers Jeux paralympiques, en commençant par une nouvelle cérémonie hors stade, organisée devant un superbe panorama.
Une majorité des 4.400 athlètes, représentant 168 délégations, s'apprêtent à défiler devant près de 50.000 spectateurs réunis entre les Champs-Élysées et la Place de la Concorde pour un spectacle de trois heures au nom de "Paradoxe".
Les organisateurs ont promis "la même ambition" que la cérémonie des JO du 26 juillet, saluée mondialement.
Cette fois, pas de défilé sur la Seine mais une parade populaire sur l'une des avenues les plus célèbres du monde, avant un spectacle autour de l'obélisque égyptien de la Concorde, particulièrement axé sur le corps, "tous les corps", selon Thomas Jolly son directeur artistique.
"Cette cérémonie sera incroyable, la ville va entourer les athlètes, comme pour leur faire un câlin", s'est enthousiasmé mardi Andrew Parsons, président du comité international paralympique.
Chorégraphiée par le Suédois Alexander Ekman, connu pour ses scénographies grandioses, elle mettra entre autres en avant 150 danseurs, dont une vingtaine en situation de handicap pour un show porteur de messages autour de l'inclusion, dont les noms des artistes présents demeurent secrets.
"J'imagine qu'on va être émerveillés et qu'on sera un peu comme des enfants", a pensé le spécialiste français de saut en longueur Arnaud Assoumani lors d'une conférence de presse à Paris.
La veille, le ministre démissionnaire délégué aux Transports Patrice Vergriete, a anticipé "une circulation difficile dans le centre de la capitale toute la journée" avec une zone interdite à la circulation, sauf dérogation, mise en place dans la matinée autour des lieux de festivités.
Elle sera étendue à partir de 14H00 aux alentours de la place Charles-De-Gaulle.
Outre les Champs-Elysées et la Concorde, le Jardin des Tuileries fera encore partie du décor avec l'allumage de la vasque, qui s'illuminera à nouveau après les Jeux Olympiques. Et après Teddy Riner et Marie-José Pérec, qui l'allumera ? Là aussi, le mystère reste entier.
- "Un défi" -
Si les nombreuses règles de classification des épreuves et les noms des sportifs restent méconnus du grand public, ces Jeux paralympiques à Paris suscitent un intérêt certain au vu du nombre de billets vendus ou alloués. Sur les 2,5 millions mis à la vente en octobre, 2 millions ont trouvé preneurs, une dynamique renforcée par l'effet JO.
Près de 200.000 d'entre eux seront attribués aux écoliers, dans une période marquée par la rentrée scolaire du 2 septembre, et la rentrée politique qui pourrait venir faire de l'ombre au sport.
La couverture de l'événement se voudra elle aussi bien plus importante, avec notamment 165 chaînes de télévisions qui suivront l'événement, un record.
"Nous avons fait un pas en avant depuis Rio (en 2016), depuis Tokyo (en 2021). Nous sommes tellement visibles et je pense que nous devons considérer cela comme un défi à relever pour nous améliorer encore" et "rendre les choses plus visibles pour les autres", expliquait Diede de Groot, la joueuse de tennis fauteuil néerlandaise la plus titrée de l'histoire en Grand Chelem.
- "Rendre visible ce que l'on fait" -
Son homologue française Pauline Déroulède, qui a notamment participé à une campagne de communication dans Paris pour inciter la population à se déplacer, pense elle également à l'après, et au fameux "héritage" qui sera l'un des enjeux majeurs.
"Tout ce qui se passe déjà là est incroyable, et j'espère que cela perdurera dans le temps. Je continuerai à participer à rendre visible ce que l'on fait", a-t-elle avancé.
En attendant l'après, Andrew Parsons promet que "la fête continue".
Elle débutera, d'un point de vue sportif, jeudi, avec de premiers podiums en para-natation, taekwondo, cyclisme et tennis de table. Le tout dans la plupart des grands sites qui, là aussi, avaient participé aux succès des Jeux olympiques.